atelier d’écriture

Inspirés des travaux de Natalie Goldberg (Writing down the bones) en ce qui concerne le format et basés sur ma propre expérience, ces ateliers de méditation et écriture s’adressent à toute personne que pratique l’assise en silence et prend plaisir à écrire.

Il ne s’agit pas à proprement parler d’ateliers d’écriture, du moins dans le sens qu’on attribue couramment à cet intitulé : ici pas de recettes pour « bien » écrire, pas de méthode infaillible pour aboutir à un résultat.

Nous allons plutôt nous mettre ensemble à l’écoute, nous laisser faire par l’assise en silence, la marche et l’écriture.
Écrire et méditer comme moyen de nous découvrir, de renouer avec notre nature profonde, notre esprit sauvage, celui qui est avant la première pensée.

En laissant surgir notre voix la plus enfouie, inédite, en apprenant à l’écouter et à lui faire confiance, à rester avec elle sans chercher ni approbation ni critique, comme nous le faisons habituellement. Apprenant à nous libérer de l’éditeur et le critique intérieur, grands ennemis de l’écrivain.

Rien à obtenir, disponibles à tout ce qui se présente, sans objet, sans attente, maintenant.

Méditer, marcher, écrire, sans idée ni projet préalable, mais avec une structure de base, un dessin de séance léger et souvent ludique qui nous organise. L’animateur étant un participant de plus.

Si vous aimez écrire, si vous voulez le faire et n’osez pas, si vous tenez un journal ou gribouillez de notes dans un coin de la nappe en papier du restaurant je vous invite à partager ces instants privilégiés.

Structure des ateliers.

Le format des ateliers est similaire à celle d’une retraite zen classique, auquel nous ajoutons l’écriture.

Les ateliers se déroulent en silence, mis à part les moments de lecture à haute voix, et des nécessaires consignes de l’animateur

A chaque séance nous allons alterner :

– l’assise en silence
– la marche au calme
– l’écriture
– la lecture à haute voix (si on le souhaite) de ce que nous venons d’écrire.

Méditer, marcher, écrire feront partie d’une même trame, l’un n’allant pas sans l’autre.
Une cloche sonne, nous nous asseyons ; une autre cloche sonne ; nous marchons ; une troisième cloche nous sortons nos stylos et nos cahiers et nous écrivons sur le thème (plutôt une phrase de départ) qui vient de nous être donné. Une autre cloche et nous lisons ce que nous venons d’écrire.

S’asseoir au calme et en silence

Assis, nous ancrons l’esprit dans le corps et le souffle.
Pas de guide, l’animateur s’assoit en silence avec le groupe.
Rien à chercher, rien à obtenir.
En étant juste présent à ce qui se passe à l’instant, d’instant en instant.
Pas d’effort ni technique, pas de concentration.
Juste une présence ouverte et intime.

Marcher au calme et en silence

En marchant nous ancrons notre souffle sur la plante des pieds. Ou sur notre corps tout entier.
Disponibles à tout ce qui se présente, sans objet, sans attente, maintenant.
Nulle part où aller, juste mettre un pied devant l’autre en nous laissant absorber par le rythme et la cadence de nos pas.
Notre regard porté devant soi, Un regard doux et ouvert, périphérique, qui laisse le monde venir à nous, sans fixer quoi que ce soit.

Écrire

Et comment allons-nous ancrer notre esprit dans l’écriture ?
Avec des crayons ou des stylos et du papier.

L’écriture manuscrite est le premier moyen physique par lequel nous avons appris à écrire : la main reliée au bras, à l’épaule et au cœur.
Un ordinateur est une activité à deux mains. Une structure différente.
En écrivant à la main nous sommes, comme dans l’assise ou la marche, reliés à notre corps et notre souffle. En laissant défiler nos pensées sans les contraindre et sans les rejeter.

Une consigne, la plus importante : lorsque vous vous lancez dans une période d’écriture de 10 minutes, gardez votre main en mouvement, ne la laissez pas s’arrêter (pour cela, bien choisir un crayon ou un stylo qui glisse, que nous aurons bien « en main », et un papier qui n’entrave pas le geste).

Écrire les idées comme elles viennent nous aide à les mettre en ordre et coupe les pensées obsessives. Voilà une occasion de toucher notre esprit sauvage, de voir la manière dont nous pensons réellement.
Ce qui ne veut pas dire que nous écrirons des scènes torrides. Nous écrirons peut-être sur la tartine du matin, notre mal de gorge ou un air de piano qui nous revient de loin. Mais ce sera vivant, réel.

Nous ne chercherons pas la perle rare, le bijou, mais un chemin pour rencontrer et accepter notre esprit original. Nous rencontrerons peut-être la plainte, la violence ou l’agitation, la tristesse et l’inquiétude. En acceptant tout cela comme une partie de nous. Quand nous cessons de juger, tout cela peut devenir des perles rares.

Lire

Après avoir écrit nous lisons à haute voix nos fragments sans les retoucher ni corriger.
En nous écoutant lire les uns les autres nous étudions l’esprit.
Juste lire et écouter. Pas de jugements, pas de commentaires.
Les autres ont des idées aussi folles que les miennes ! Compassion. Nous ne sommes pas seuls.

La lecture est facultative. On peut passer son tour. Il n’est jamais confortable de lire à haute voix, mais c’est ce qui rends la pratique vivante. L’écriture vient de notre vie, de notre intimité, pas d’une attitude polie, prudente ou censurée. Et au fur et à mesure que nous accepterons ce qui est venu à l’esprit nous voudrons peut-être enfin le partager.

Écrire pour déterrer ma voix. Écrire pour produire la lumière dont j’ai besoin. Écrire pour tenter de voir plus loin que mon regard ne porte. Écrire pour mieux vivre. Mieux participer à la vie. Apprendre à mieux aimer

Charles Juliet